les îles du Cap Vert

Cabo Verde
Musique
Aildon : le nom du petit capverdien de treize ans qui a débarqué à la nage sur notre bateau au mouillage au milieu de la baie de Porto Tarafale , un quart d’heure après notre arrivée pour nous proposer ses services de gardien d’annexe. Nous apprenions un peu plus tard que des requins patrouillent régulièrement dans le port attirés par les déchets de poissons déversés par les chalutiers de cette île de San Nicolau, la plus belle de l’île.
Les couleurs du Cap vert, les maisons , les foulards des capverdiennes, bleu roi, vert anis, violet, rose fushia sur fond de végétation luxuriante ou de bleu de mer intense …et tous les tons de bruns des visages, et la réserve de ses habitants qui décrochent leur sourire avec économie comme l’eau et les produits alimentaires que nous apprenons nous aussi à utiliser avec parcimonie et avec astuce. Un monsieur dans une épicerie nous a donné la recette de la « Cuchada » : mais sec, haricots rouges, une viande, grosses bananes vertes au goût de patate, manioc, choux selon. Vous pensez tous prout !prout ! Même pas, c’était délicieux et exactement le même goût que le plat préparé par sa mèrel, nous confia Francili, notre jeune guide invité à diner.
La musique fait aussi partie des îles. Jusqu’à minuit place à la Saudade. Sur Ilha de sal notre première escale, la plus sauvage nous regrettions presque d’être arrivés un dimanche matin car le village de Palmeira était vraiment mort ; quand vers 6 heures du soir à la tombée de la nuit, le quai s’est animé et nous avons rejoint dès que possible les habitants pour écouter la musique, danser et boire du rhum parfumé avec tout le monde. Après minuit, je ne peux pas raconter, il faut demander à Florent qui vous racontera plus tard aussi ses émotions de la journée en kite .
A Mindelo, nous avons prolongé la soirée en nous attablant à un bar, moyenne d’âge 50 ans , en écoutant chanter des airs d’ici. Ils nous ont demandés de chanter quelque chose. Ce soir nous reviendrons après une petite répé entre nous pour chanter Brassens.
Nous manquons d’eau propre maintenant mais pas d’internet, le plus exotique café avec connexion « chez madame Patricia » à Ilha de Sal continuant à faire fantasmer Olivier qui aurait bien voulu faire la connaissance de cette dame étant sûr de trouver avec elle un terrain d’entente, multimédiatique et plus si affinité…
Encore quelques jours avant la traversée, nous posterons maintenant au Brésil dans une quinzaine de jours au mieux.

Du poisson enfin !

Nous voilà repartis, lundi fin d’après-midi, après les formalités de départ : clearance au poste de police, plein d’eau, vivres frais pour une semaine et au revoir aux nouvelles rencontres, Urs et Isabelle en attente d’un kit de réparation pour leur bel Oceanis et que nous reverrons peut être au Cap vert.
Musique
Notre nouvel équipier, Paul, a embarqué avec, dans son sac, bocaux de foie gras et de giroles et 2 bérets basques (pas en laine des Pyrénées, pas en chocolat de chez Miremont, mais en bon cochon). Avec aussi des talents de pêcheur et leur mise en application n’a pas tardée.
Quels poissons pouvaient être attirés par un calamar de 10 cm de long  jaune fluo et qui fait des bulles? Et par un leurre rouge et blanc surnommé « Malboro » sans sa mention « fumer tue » ? Les chinchards à queue jaune, navigant par banc, dont trois firent les frais de ces magnifiques leurres et la bonite de 5 kgs qui demanda aussi tout le talent de Paul pour remonter la canne, puis débiter la bête.
5 kgs de poisson et beaucoup d’imagination pour trouver des recettes de cuisine. Nous avons essayé les rillettes de thon, le carpaccio aux poivrons et oignons et les darnes au barbeuque bien maitrisé par Olivier au grand largue et enfin la daube de thon avec la recette de Sonia.
Après quatre jours de petit vent, celui-ci s’est levé et quelques ondées tropicales (les 23° 27’ de l’ecleptique sont franchis) nous ont rafraichis, car il commence à faire chaud. La mer est formée et nous estimons notre arrivée au Cap Vert à demain matin dimanche. Florent a choisi notre mouillage d’arrivée. C’est un bon spot pour le kite-surf. Olivier hisse à la seconde où j’écris le pavillon du pays d’accueil. Il est bleu, avec une bande blanche et rouge au centre et dix étoiles jaunes (le nombre des îles je suppose).
Ps : pas facile de trouver une connexion internet … venons de rejoindre l’île de San Nicolau , au mouillage a Porto Tarrafal

 

Que linda las Canarias!

5 jours sous l’œil du volcan le Teide 3700m, enneigé l’hiver et tout noir couronné de nuages pour notre regard de marins vu du large.
Musique
Pour le voir de plus près nous avons fait le tour de l’île de Tenerife en voiture le jour de la fête nationale, à  la Sainte Pilar, patronne de Saragosse (mais nous n’avons pas vu le rapport avec Tenerife) , tour qui nous a menés sur la montagne embrumée fleurant bon l’humus d’automne et prometteur de cèpes car il parait qu’il y en a , puis au pied des bananeraies où poussent de délicieuses petites bananes à ciel ouvert ou sous de grands châssis de toile écrue. Plus tard dans l’après midi nous avons suivi les acrobaties de Florent en kite, à la plage d’el Meldano devant une bière et des tapas et plus tard sur la terrasse au-dessus des flots d’un restaurant  familial, bruyant et typique. Les jours suivants et forts de nouvelles rencontres, les apéros sont allés bon train. Il faut maintenant rechargé nos accus , ce qui est plus facile sur le plan alimentaire que sur le plan énergie électrique (éolienne …. C’est d’la merde, à dire à la façon de JP Coffe) et compter avec l’arrivée de Paul, bonne fourchette. Il est d’Anglet et globe –trotter, notre basque au talent de pêcheur (celui qui nous intéresse vraiment si vous suivez nos histoires) et certainement d’autres à découvrir
Point sur la pêche : 2 leurres fabriqués maison à partir de bout cachant l’hameçon et ressemblant à des perruques de poupée Barbie. Un rouge et blanc surnommé « Barbie mère Noêl » et l’autre tout gris « Mamie Barbie ». Tous les deux arrachés, par oubli de remonter la ligne, et par fil mal engagé sur une prise (elle avait l’air grosse !). Nouveaux achats de rappalas et d’hameçons et rebelote…
Au fait super Paul joue à la belote et à la coinchée. Nous allons initier Florent.
Bises toutes spéciales à Armelle . Nous espérons que ton voyage s’est bien passé et que reprendre le quotidien n’est pas trop dur.

Rencontres

R comme Rabat, R comme rencontres
Musique
3 jours de marina, amarrés au ponton  voisin de celui réservé aux yachts de la famille royale du Maroc, nous ont permis de faire de belles rencontres. Non nous n’avons pas pris l’apéro avec Mohammed VI et son épouse … Tout aussi royal cependant la rencontre avec Gilles et Ghislaine , Gilles la soixantaine, grand et costaud, qui n’a pas hésité pour nous accueillir à sortir son Karcher pour mettre au propre notre aire d’amarrage, une belle panne, pour notre bateau quant à lui pas très net après 4 jours de pleine mer. Le couple de Bretons a choisi comme base à terre le Maroc où ils  retapent une petite maison et préparent en même temps leur Sun Odyssey pour naviguer vers les Antilles d’ici un an. Ils nous ont aidé à faire nos courses chez Marjane le carrouf marocain, et à comprendre les subtilités du Pays pour acheter de l’alcool entre autre. Et aussi des conseils pour la pêche et quelques  hameçons  «magiques » en cadeau. Je viens d’en installer un ce matin caché dans un bout effiloché. On dirait une perruque de Barbie mais trop de mer pour l’instant pour être probant.
Avant de quitter Rabat nous avons fait un diner avec nos Bretons de rencontre et avec Patrick, Sonia et leur petit Titouan de deux ans,  des copains d’Olivier qui ont quitté Marseille comme nous et sont partis vagabonder sur l’eau quelques années. Patrick est voilier (et voileux bien sûr) et pourra nous aider si nous les retrouvons aux Canaries ou plus tard au Cap Vert, à comprendre ce qui vient de se passer avec notre spi qui s’est déchiré sur toute sa largeur.
Petite traversée de 3 jours pour atteindre les Canaries où nous portent les alizés constants de Nord Est. Nous nous baignons à la traine, lisons, cuisinons, montons des lignes sans succès et avec beaucoup de déboires pour l’instant mais je persévère et Florent m’aide aussi, nous nous essayons au portugais (en regrettant de ne pas avoir mis sur MP3 les supports audio) et attendons à ce moment précis de pouvoir faire escale quelque part aux Canaries car hier soir nous avons été chassés de la petite île de la Graciosa , très prisée, au Nord de l’archipel. Pas de place au port et mouillage voisin prévu pour une dizaine de bateaux avec déjà plus de vingt voiliers ! En pleine nuit nous avons joué la sécurité et préféré une nuit de quarts supplémentaire plutôt qu’un réveil en se cognant aux voisins.
Direction donc Ténériffe avec encore une  nuit et une journée de mer. C’est grand les Canaries…
Et pour nos mirettes : avant la Graciosa , une baleine  qui s’est approchée à 5O m du bateau , les dauphins en meute à l’heure de l’apéro et une tortue à deux reprises.

 

Rabat au petit matin

Je suis de quart pour le lever du jour face à l’entrée de Rabat, capitale et ville du roi, où nous attendons la marée, la lumière du jour et l’accord du port à la VHF, et  je ressens nettement que nous avons changé de continent.
Musique
A cinq heures, heure locale (2 heures de décalage avec la France), dans une brume qui me fait perdre les repères de la nuit qu sont les lumières de la ville, les signaux de navigation et les filets dérivants clignotant comme des sapins de Noel, un vrai cadeau pour les claquettes d’Armelle qui s’en ai vu pour tous les éviter, j’entends la première prière du jour sans distinguer encore le minaret de la mosquée en plein coeur de la Kasbah. Au même moment la curiosité des pêcheurs locaux, les propriétaires des jolis filets éclairés, les amène près du bateau sur des barques pétaradantes et fumantes de l’huile des moteurs qui me rappellent notre groupe électrogène et la trottinette à moteur à gazon du bord: Salam halaikoum… la pêche a été bonne? La nôtre à la traine cette nuit, c’est bernique…
Le bateau pilote vient nous escorter ainsi que deux autres voiliers surgis de la brume vers 8 heures du matin. Nous franchissons la passe en surfant sur deux ou trois vagues dignes d’ Hossegor et Lacanau et Armelle nous fait une belle entrée au port où deux bretons de Gémozac (explication à notre retour) qui vont vivre leur retraite en mer autour du monde nous attendent sur la panne.
A nous la médina, le thé à la menthe , la théière et les épices dans la liste de nos commisions.
PS: Emmanuel: désolé, nous ne sommes pas venus à bout de tes fromages et nous avons jeté un pot avant le passage des douaniers: ils ont des chiens redoutables!
Pascal:
je mets tes nerfs à rude épreuve je sais; reste zen et gros bisous
Papa, maman Florent:On est tous contents de le revoir. Il a la coupe de mer (sabot tonte à 1 cm)

dauphins en mediterranée

Nous naviguons avec les dauphins depuis notre départ de Carthagène. Ils sont petits, ventre beige nacré et dorsale gris foncé et se regroupent en bande de plus de cinquante individus sautant de tous les côtés, pour chasser, rigoler, faire leur gym ? Nous ne passons pas une demi-journée sans les voir et c’est toujours une surprise agréable. L’eau est claire et nous permet de suivre leurs ébats entre deux eaux. Ils « s’amusent » à passer sous la coque et font leur pirouette souvent deux par deux, parfois avec des figures tout à fait synchronisées, comme pour un spectacle bien préparé . Nous les avions confondus avec des thons et avions laissé défiler la canne de traine prévue pour la pêche au marlin autour du cap vert (vos futures lectures j’espère).Heureusement, en plus d’être amusants ils furent assez malins pour ne pas s’être laisser berner par la gros leurre rose fluo du bout de ligne. Nous aurions été bien embêtés d’avoir à remonter un mammifère marin si sympathique. Le manque de vent et le courant (nous approchons du point de rencontre entre Méditerranée et Atlantique) nous obligent à tourner au moteur et nous ferons une halte à Gibraltar avant de piquer sur le Maroc. Côté positif : on peut toujours se baigner à la traine et recoudre les voiles tranquillement.